Les cours

Si vous avez déjà pris le temps de lire l’article « Projet EOS » que vous pouvez trouver dans l’onglet « Le projet », vous allez vous apercevoir que les cours ont évolué car nous avons dû nous adapter à la demande de l’établissement avec qui nous travaillons en Colombie. Dans un premier temps nous allons aborder les cours que l’on souhaite donner en France, puis nous aborderons les cours que l’on construit pour les élèves colombiens et vous allez vous apercevoir que ce n’est pas exactement la même approche… En effet nous ne pouvons pas faire les mêmes cours à des élèves que l’on voit en présentiel et à des élèves se trouvant à 7414 km exactement de là où nous sommes !

En France

En présentiel, et avec des élèves français, nous n’allons pas présenter les mêmes notions qu’en Colombie, même si nous travaillons avec un collège ou lycée défavorisé. Cela s’explique tout simplement par le fait que nous pouvons interagir avec les élèves et répondre à leurs interrogations. 

Ainsi nous avons fait le choix de présenter 10 chapitres concernant des notions d’aéronautique telles que la météorologie, la navigation, la présentation des différentes parties d’un avion ou encore comprendre comment vole un avion. Les chapitres intègrent également des notions de mathématiques et de physique. Ces notions seront au maximum accompagnées d’expériences très simples pour illustrer nos propos.

Cours sur les forces s’appliquant sur un avion en vol.

Ces cours sont prêts depuis le début de la crise sanitaire, cependant celle-ci nous a empêché de les présenter. Nous étions passés dans les classes de 5ème et 4ème du collège Jules Verne de Buxerolles afin de leur présenter notre projet. Certains d’entre eux s’étaient même montrés très enthousiastes ! La crise a cependant eu raison de notre contact avec le collège et nous sommes actuellement à la recherche d’un nouveau collège ou lycée avec qui nous associer pour donner ces cours. De plus nous serons également en mesure d’organiser des fresques du climat afin de sensibiliser les élèves aux enjeux du réchauffement climatique.

En Colombie

Nous allons travailler avec des élèves du grade 7 (équivalent 6ème ) du  collège « Colegio Compartir Recuerdo IED » qui se situe dans le plus grand bidonville de Bogota, dans le district Ciudad Bolivar. Les cours ne seront cette fois-ci pas centrés sur les notions d’aéronautique mais sur celles de leur programme. L’objectif n’est pas de remplacer les enseignants sur place, au contraire, vis-à-vis de ces derniers nous nous positionnons en tant que soutien afin de les aider à faire assimiler aux élèves les notions les plus compliquées. Cela concerne notamment les mathématiques et la physique mais également la biologie, les enjeux climatiques, les sciences industrielles, l’informatique et l’histoire de l’aéronautique. 

N’ayant pas de notions de biologie, 4 étudiantes de médecine sur-motivées nous ont rejoints ! Elles travaillent actuellement sur un chapitre à propos du corps humain et ont de nombreuses idées d’expériences à réaliser. Nous allons donc pouvoir travailler ensemble pour les aider à mettre en place leurs expériences. Voici un bel exemple d’une collaboration entre médecins et ingénieurs !

Les cours que nous construisons comportent 2 parties principales : un powerpoint et une vidéo de présentation de la notion. De plus, si cela est nécessaire, un cahier d’exercices vient s’ajouter à la présentation pour que l’élève puisse faire les exercices vus durant le cours. Enfin, lorsque cela s’y prête bien, nous réalisons un teaser dans lequel nous introduisons le chapitre d’une manière un peu décalée. Une fiche récapitulative est également préparée pour l’enseignant afin de cibler plus précisément les notions du chapitre.

Extrait du PowerPoint du cours sur la réflexion.
Extrait de la vidéo du cours sur l’homothétie.

Dès à présent les cours sont déposés sur la plateforme Chamilo qui permet la gestion de l’apprentissage et du contenu d’apprentissage. Chaque enseignant organise ensuite ses cours comme il le souhaite. Cette modularité permet de laisser suffisamment de liberté à l’enseignant pour ne pas que l’on influe sur sa manière de travailler tout en proposant un contenu adapté.

Pour finir nous travaillons sur un tout nouveau projet que l’on vous présentera dès la rentrée !

Allez, encore une séance questions !

Déjà revoyons un peu les bases parce que c’est peut-être encore un peu flou, pourquoi donner des cours en France alors que le projet est aujourd’hui centré vers les enfants colombiens ? 

Eh bien très simplement parce que nous avons tout de même envie de présenter directement nos cours à des enfants. En effet nous n’interagissons pas directement avec les élèves colombiens car la distance et la barrière de la langue ne nous le permettent pas. On ne va pas se le cacher, donner des cours en visio à des enfants que l’on a jamais rencontré, issus d’une culture différente et ne parlant pas la même langue que nous n’aurait pas vraiment de sens, même si un enseignant s’occupait de la traduction.

De plus cela va nous permettre d’anticiper les questions venant des enfants colombiens et de préparer des feuilles de réponses afin d’aider l’enseignant sur place. Certaines notions d’aéronautique, même très simples, peuvent être compliquées à expliquer pour une personne ne s’y connaissant pas.

Enfin, l’idée est de montrer que nos cours peuvent s’appliquer à toutes les cultures dans tous les pays. Bien sûr les explications vont changer mais l’idée globale du projet reste la même : aider les enfants issus d’un secteur défavorisé à comprendre l’intérêt des cours qu’on leur enseigne pour leur (re)donner goût aux études et leur transmettre notre passion. 

Est-ce vraiment pertinent de construire des cours sans avoir de formations d’enseignement ?

C’est une très bonne question. Sans avoir de formations nous permettant d’avoir des bases en matière d’enseignement, comment s’imaginer donner des cours qui plus est à des enfants qui ont des difficultés et nécessitent un accompagnement particulier? 

En ce qui concerne les notions à enseigner, notre niveau d’études nous permet de les présenter avec aisance. Cependant ce n’est pas notre niveau d’études qui pourrait être remis en question mais plutôt notre capacité à expliquer les notions aux enfants de manière claire. Il n’y a pas si longtemps que ça (ou presque…) nous étions assis dans les classes de collèges et lycées et assistions aux cours de mathématiques et de physique. Nous nous souvenons donc de la manière dont les cours nous étaient présentés mais surtout de la manière dont ils n’étaient pas présentés ! Le système éducatif français marqué par le schéma « définition – propriété – exercice » ne convient pas à tous les élèves car il est trop théorique et empêche donc les élèves de comprendre l’utilité de ces notions dans la vie réelle. 

En colombie ce système convient encore moins. Les difficultés quotidiennes que rencontre la population défavorisée touchent une part très importante des élèves, bien plus importante d’ailleurs qu’en France. Le fait de ne pas avoir suivi de formation d’enseignement en France devient alors un atout, grâce à cela, nous sommes lucide sur le modèle d’enseignement français. Bien que notre passage en classes préparatoires nous ait marqué, à chaque cours que nous construisons, nous prenons soin de nous détacher des méthodes d’enseignement classiques et de sortir du cadre afin de proposer un contenu le plus adapté possible aux jeunes collégiens.

Et vous, quelles sont vos questions ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *