Voyage à Boulal 2020 : Et maintenant ?

Vous avez suivi le récit de leurs aventures à Boulal dans le Carnet de Bord. Mais le projet n’est pas terminé, il reste encore du travail :

« Et maintenant ? Il y a tout pile six mois, nous finissions nos préparatifs et nous apprêtions à décoller pour l’inconnu. Notre naïveté nous avait amené à échafauder tout un projet pour venir en aide à une communauté dont nous ne connaissions ni la culture, ni les besoins. Avec du recul, nous débarquions là-bas en tant que jeune toubabs, désirant être utiles mais ne se posant pas les vraies questions : comment vraiment aider la population ? Il ne suffit pas seulement d’appliquer une solution réfléchie dans des salles de classe à 4000km du terrain.

Voilà pourquoi nous tenions à partager ce carnet de bord avec vous. En premier lieu, pour montrer à quel point ce voyage a été capital dans la structuration du projet. En effet, en plus de nous apporter un tas d’informations techniques essentielles pour la mise en place de ce type d’action,il nous a montré à quel point notre démarche était irréaliste, et comment, en ayant mobilisé des ressources, du temps et des étudiants, nous aurions pu aboutir à un échec. Chaque journée sur place apportait son lot de renouveau dans notre philosophie et dans l’approche qui allait devenir la nôtre. Nous comprenions pas à pas le gap énorme qu’il y a entre “je veux faire de l’humanitaire en Afrique” et “je projette de mettre en place des installations qui vont servir le bien commun d’une communauté du Sud-Sahel”.

Depuis notre retour nous avons donc oeuvré à restructurer notre projet, tout d’abord en réalisant un compte-rendu sourcé et détaillé de toute les informations que nous avions récupéré sur place, puis en nous fédérant sous forme d’une association loi 1901, la fameuse Adia. Ensuite, nous avons intégré de nouveaux acteurs au projet, avec l’humilité d’avouer que nous sommes loin d’avoir l’ensemble des compétences nécessaires pour mener à bien ce projet. Ceux-ci sont, comme vous le savez peut-être, des étudiants de l’Ecole Polytechnique de Thiès (au Sénégal) et l’association Ingénieurs Sans Frontières, de l’école d’ingénieur Bordeaux Sciences Agro. 

La suite des évènements a été un peu perturbée, comme beaucoup d’autres choses, par la pandémie. Cependant, cette pause nous a permis de développer progressivement nos outils de communications que sont ce site (en étroite collaboration avec le Club Sans Frontières) et nos différents réseaux sociaux (Facebook, Instagram, et un Tipeee à venir). Elle nous a aussi permis de faire une liste claire et précise des éléments de collectes que nous voulons envoyer sur place pour répondre au mieux aux besoins observés sur place, dont nous allons entamer la communication durant le mois d’août afin de récupérer le maximum d’objets à la rentrée prochaine. Parallèlement, nous nous sommes entretenus avec certains professeurs de l’ENSMA qui nous ont permis d’intégrer notre projet de conception d’éoliennes individuelles dans un bureau d’études de troisième année, afin que des étudiants fassent une étude précise des solutions techniques possibles répondant au cahier des charges que nous sommes en train d’élaborer. Comme expliqué plus haut les problématiques de maraîchage ont été léguées aux étudiants de Bordeaux Sciences Agro, mieux armés que nous pour relever ce défi. Enfin, un groupe s’est structuré autour de la mise en place d’activités pédagogiques, et se retrouve régulièrement afin de construire ces ateliers mêlant pédagogie et pratique, dans le but de faire naître l’intérêt des jeunes du village. Côté réseau hydraulique et système de refroidissement, l’avancée est dépendante de la réactivité d’autorités locales qui sont pour le moment occupées à faire face aux problèmes générés par cette crise sanitaire, mais nous conservons le ferme espoir de pouvoir débloquer la situation dans les mois à venir.

Comme vous pouvez le voir, notre avancée est loin d’être un long fleuve tranquille et chaque pas en avant devient vite un apprentissage. C’est aussi pour ça que nous nous sommes lancés ce défi un peu fou : apprendre sur le tas la réalité des missions de solidarité, et en ressortir plus lucide sur les difficultés rencontrées dans ce genre de projet, que certains d’entre nous continuerons sûrement à mener en sortie d’école. Nous espérons aussi que notre démarche saura séduire les nouvelles générations arrivant sur les bancs de l’ENSMA à la rentrée afin de renforcer l’équipe d’Adia ! »


Revenez sur le site pour découvrir la suite de l’aventure !


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